« Israël : des ogives à base d'uranium au Liban ? | Accueil | Ouverture CAC : 5357 (-0.72%) »


12 pays au Maroc contre le terrorisme nucléaire

Par Elisabeth Studer le 30 octobre 2006 | Commentaires (3) Commentaires | Permalink

Uraniumdzh7hDouze pays participeront lundi à Rabat à la première réunion d’un groupe lancé en juillet par les présidents américain George W. Bush et russe Vladimir Poutine pour prévenir et lutter contre le terrorisme nucléaire. Cette réunion de "l’Initiative mondiale contre le terrorisme nucléaire" regroupera les pays du G8, la Chine, le Kazakhstan et la Turquie.

Reste en tout état de cause que les Etats-Unis ont exprimé vendredi leurs inquiétudes sur un projet d'enrichissement d'uranium entre la Russie et le Kazakhstan. Nous reparlerons du Kazakhstan au plus tôt dans un article dédié tant les nouvelles se bousculent depuis une semaine concernant ce pays riche en pétrole et uranium et d'une situation géographique on ne peut plus stratégique.

I – Réunion Lundi à Rabat

La première réunion de l'Initiative globale de lutte contre le terrorisme nucléaire se tiendra, les 30 et 31 octobre à Rabat. C’est ce qu’a indiqué le 27 octobre le ministère marocain des Affaires étrangères et de la coopération. Outre les Etats-Unis et la Russie, la première réunion de cet ordre verra la participation de l'Allemagne, l'Australie, le Canada, la Chine, la France, la Grande Bretagne, l'Italie, le Japon, le Kazakhstan, la Turquie, en plus de l'AIEA et du Maroc en tant qu'observateurs.

L'initiative devrait à terme inciter les pays qui s'y associent à détecter et anéantir les activités illicites, répondre et minimiser les conséquences d'éventuels actes de terrorisme nucléaire et à promouvoir la coopération dans la mise au point de nouvelles techniques de lutte. Les participants tenteront d’élaborer une "déclaration de principes" pour organiser et cordonner la prévention et la lutte contre le terrorisme nucléaire, conformément au projet annoncé le 15 juillet dernier par MM. Bush et Poutine en marge du sommet du G8 à Saint-Petersbourg.

Cette initiative vise concrètement à améliorer la compatibilité, le contrôle et la protection des substances nucléaires et radioactives et des installations nucléaires afin de prévenir les activités terroristes nucléaires. Elle vise également à créer un réseau de nations partenaires pour faire face à cette forme de menace terroriste et à prévenir et lutter contre toute utilisation de matière nucléaire à des fins terroristes en mettant à profit les percées technologiques résultant de la mondialisation.

II – Pourquoi le Maroc

Le Maroc aurait été choisi comme pays hôte car il serait reconnu à la fois des Etats-Unis et de la Russie comme un partenaire efficace en termes de lutte antiterroriste et contre la prolifération des Armes de Destruction Massive (ADM). De plus, cela permettrait d'indiquer que l'initiative n'est pas occidentale, mais bien mondiale. Selon le ministère marocain des Affaires étrangères et de la coopération, le choix porté sur le Maroc serait également à voir comme une confirmation de la place et de la considération dont jouit le Royaume auprès des grandes puissances, membres du G8.

Pour rappel, le Maroc a adhéré à tous les accords internationaux en matière de désarmement et de lutte contre la prolifération des armes de destruction massive. Le choix du Maroc s¹expliquerait également par son engagement qui a amené la communauté internationale à lui confier de nombreuses responsabilités au sein des instances internationales compétentes en la matière, notamment à l¹ONU où il a joué un rôle constructif pour l¹adoption, lors de sa présidence de la 6-ème commission de l¹Assemblée générale, de la convention des Nations Unies sur le terrorisme nucléaire.

III - Les USA inquiets d'un projet d'enrichissement d'uranium russo-kazakh

Les Etats-Unis ont exprimé vendredi leurs inquiétudes sur un projet d'enrichissement d'uranium entre la Russie et le Kazakhstan, indiquant que toute activité d'enrichissement doit se conformer aux conditions liées à la non-prolifération du Groupe des fournisseurs de nucléaire ( Nuclear Suppliers Group, NSG).

"La Russie et le Kazakhstan sont membres du Groupe des fournisseurs de nucléaire", a indiqué le département d'Etat américain dans un communiqué. "Donc, nous espérons que ces deux pays garantissent que toute fourniture d'uranium enrichi se conforme aux conditions liées à la non-prolifération du NSG et qu'ils n'ont fourni (d'uranium enrichi) qu'aux pays qui ont tenu les engagements de non-prolifération, y compris la promesse de ne pas (le) utiliser à des fins d'explosifs nucléaires et d'accepter la surveillance de l'Agence internationale de l'énergie atomique", écrit le texte.

IV - Contreprise russo-kazakhe d'enrichissement d'uranium en Sibérie

La Russie et le Kazakhstan ont institué la première coentreprise d'enrichissement d'uranium à Angarsk, dans la région d'Irkoutsk, en Sibérie orientale, a annoncé récemment l'Agence fédérale russe pour l'énergie atomique (Rosatom). Les représentants des deux pays ont signé à Moscou les documents instituant au total trois entreprises russo-kazakhes dans le domaine de l'utilisation pacifique de l'énergie atomique.

Outre l'entreprise conjointe "Centre d'enrichissement d'uranium" enregistrée à Angarsk (région d'Irkoutsk, Russie), les parties ont instituée l'entreprise conjointe "Centrales nucléaires" (Alma-Ata, Kazakhstan), dans le but d'élaborer et de promouvoir, sur les marchés russe, kazakh et de pays tiers, des installations énergétiques avec des réacteurs nucléaires de faible et moyenne puissance. L'entreprise conjointe Akbastaou est instituée en vue d'exploiter deux gisements d'uranium au Kazakhstan.

La participation des deux Etats aux entreprises conjointes est paritaire, avec des parts égales dans le capital social. Il s'agit d'une première mesure pratique accomplie dans la réalisation de l'intégration des complexes industriels nucléaires russe et kazakh prévue par la déclaration conjointe de Moscou et d'Astana sur la coopération dans le nucléaire civil en date du 25 janvier 2006.

La Russie et l'Agence internationale pour l'Energie atomique (AIEA) ont décidé il y a quelque temps d'aborder la création d'un centre international d'enrichissement d'uranium, à l'issue d'une rencontre entre le directeur de l'AIEA Muhamed ElBaradei et le directeur de Rosatom Sergueï Kirienko. "M. ElBaradei et moi nous estimons tous deux que le temps presse et que ce centre doit être institué sans plus tarder. Nous avons décidé de réduire au maximum toutes les procédures bureaucratiques", a déclaré M. Kirienko. La création du centre international d'enrichissement d'uranium en Russie ne serait qu'un premier pas, selon Moscou. Le directeur de Rosatom a estimé que des centres d'enrichissement d'uranium pourraient être institués aux Etats-Unis et en Allemagne.

La Russie propose par ailleurs d'accorder au territoire où sera situé ce Centre un statut particulier. "Je ne suis pas sûr que le principe d'exterritorialité doive y être appliqué, mais il faut que les garanties juridiques pour le fonctionnement de ce centre soient suffisantes", a-t-il indiqué.

V – UE-Kazakhstan : accord de coopération dans le nucléaire civil

La Commission européenne a recommandé mercredi dernier à la Communauté européenne pour l’énergie atomique (Euratom) de signer un accord avec le Kazakhstan sur l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques. Selon le service de presse de la CE, cet accord pour un montant de 1,5 milliard d’euros sera signé pour une période estimée de dix ans et garantira des livraisons d’uranium stables aux pays de l’Union européenne. Les recommandations de la Commission européenne doivent être approuvées par le Conseil de l’UE.

Le Kazakhstan est à ce jour le 3ème producteur mondial d’uranium après l’Australie et le Canada, mais il envisage d’occuper les positions de leader d’ici 2010. Aujourd’hui la part du Kazakhstan dans les importations européennes d’uranium ne dépasse pas 3%.

Sources : MAP, Quotidien du peuple, Ria Novosti, Xinhua

A lire également :

Areva et Urenco : union dans l’uranium

Iran et nucléaire : consortium France-Japon-Russie ?

Iran : ce qui devait arriver ... AREVA

. Japon/Iran : pétrole contre nucléaire ?

. Nucléaire : Toshiba doit partager avec les USA

. Nucléaire : l'enjeu du trio Russie/Iran ... AREVA

. Iran : le désaccord n'est pas là où l'on croit

. Russie-Iran/Nucléaire:l'avenir n'est pas bouché

TrackBack

URL TrackBack de cette note:
http://www.typepad.com/t/trackback/6616395

Voici les sites qui parlent de 12 pays au Maroc contre le terrorisme nucléaire:

Commentaires

Rédigé par: Elisabeth | 30 oct. 06 10:12:36

Bizarre : seule la presse Marocaine, russe et Candienne font état de cette réunion ...

Separateur_post

Rédigé par: Tiens tiens | 30 oct. 06 10:14:09

Terrorisme international: la menace des ogives nucléaires disparues (général russe)

27/09/2006 18:47 EREVAN, 27 septembre - RIA Novosti. Le terrorisme international pourrait utiliser à ses fins des engins nucléaires disparus, a déclaré mercredi Boris Mylnikov, chef du Centre antiterroriste de la CEI, lors d'une réunion des responsables de cellules antiterroristes.

"Des armes nucléaires disparues pour telle ou telle raison constituent une menace potentielle à la sécurité internationale car elles pourraient tomber un jour entre les mains de terroristes", a précisé le général russe.

Il a rappelé que plusieurs ogives nucléaires avaient été notamment perdues par l'aviation américaine dans la zone littorale de l'Espagne. A partir de ces ogives, des terroristes auraient la possibilité de créer une arme nucléaire primitive sans avoir à s'initier à des procédés techniques particuliers.

Selon le général Mylnikov, des actes de sabotage ne sont pas exclus sur les sites nucléaires à vocation tant civile que militaire. Pour les réaliser, des connaissances fondamentales dans le domaine de la physique nucléaire ne sont pas nécessaires. La préparation des bandes armées au combat y suffirait tout à fait.

"Même si une attaque de ce genre ne débouche pas sur l'explosion du réacteur ou la pollution radioactive du paysage local, elle aura un effet psychologique impressionnant", a relevé le chef du Centre antiterroriste.

Et d'ajouter que de multiples projets terroristes d'attaque de centrales nucléaires avaient heureusement été déjoués.


Bizarre, bizarre , ces coincidences d'info ;)

Elisabeth

Separateur_post

Rédigé par: Elisabeth | 30 oct. 06 12:57:27

Tres important trafic d'uranium provenant de Russie et pays de l'ex URSS en Turquie

cf, notamment

Les gendarmes turcs ont saisi hier 15,7 kg d'uranium de qualité militaire à Sanliurfa (sud-est de la Turquie) et arrêté deux Turques dans le cadre de ce trafic illicite rapporte l'agence "Anatolie". Les trafiquants espéraient vendre l'uranium dissimulé dans une voiture, arrêtée par les gendarmes lors d'un point de contrôle, 5 millions de dollars. Selon les forces de sécurité, l'uranium, "qui peut être utilisé dans la fabrication d'une bombe atomique", provient d'une ex-République de l'URSS. La police en outre indique qu'une enquête était en cours pour déterminer si la matière radioactive était destinée à être acheminée « vers un pays voisin ».

- (29/09/2002)

Separateur_post

Poster un commentaire






LIVRES

LOGICIELS
 

Avertissement: Les informations, textes, images et sons, diffusées via internet par The Social media Group ne sont pas susceptibles, à priori, de contrevenir à la réglementation afférente aux droits d´auteur. Si tel n´était pas le cas, merci de nous le signaler à l´adresse copyright at thesocialmedia point com et nous nous engagerons, sous reserve de la validité de la requête, à effectuer les modifications afférentes dans les plus brefs délais.


Le Blog Finance, un site du Social Media Group, réseau de blogs thématiques.