TRISTAN Christophe Bregaint

 

Toi, tu m’as dit, que, quand je serai mort
C’est que je serai vieux,
Te souviendras-tu encore,
Que toi, tu faisais scintiller mes yeux ?

Ton sourire de minot espiègle
Me donne parfois l’envie
De revoler comme un aigle
Pour t’apprendre le chemin de la vie...

Je te regarde dans ton insouciance
Profites-en, bien, avant
Les tempêtes, l’inconstance
Qui emmènent la candeur par les vents.

Tu ne t’intéresses pas encore aux femmes
Mais fais attention, un jour
Tu consumeras ton âme
Pour celle qui te fera voir l’amour…

Tu auras mes défauts, que Dieu t’en garde
Peut-être mes qualités
Et mes chimères de barde
Et mes vertus, qui sont bien planquées…

Tu auras la haine, et des colères
Ce feu violent bouillonnant
Même contre ton père..
Tu sauras un jour, le prix d’être arrogant…

Tu verras des colonnes de sang, de larmes .
Des abrutis avec drapeau
Des gamins morts par la fureur des armes
Et des idéaux idiots.

Et tu sauras un jour aussi peut-être
Qu’on ne sait jamais rien
Qu’il faut mourir pour renaître
Qu’on fait en espérant faire bien…

 

Aujourd’hui, Tristan, tu joues, tu rigoles
Oui, amuse-toi, petit
Moi je suis ma course folle
Oui, mais je sais malgré tout, qu’aujourd’hui

Il y a toi, ton frère et une fille
Trois étoiles dans mon cœur
Trois étoiles qui brillent
Tout le reste, n’est que vague douleur…