Histoire vcue en avril 1968
en Afrique (Ghana – Haute
Volta Niger) Genevive Cail Ch. me propose daller
explorer le Parc W" o la faune serait voir ! Ce nest quՈ 140 kilomtres
au sud de Niamey, donc pas trs loin W = le parc est limit par
une bouche en W dun affluent du Niger. Bien sr, je suis trs tente. Et nous voil partis, C et
moi dans ma 404, pour un "campement" situ au centre du parc national. Cest la steppe aux hautes
herbes. Encore au moins trois mois avant la saison des pluies. Il fait trs chaud. Nous avanons confiants.
Et le coup dur arrive brusquement – la voiture seffondre dans un
terrain mou et se trouve coince, cest--dire roues avant
et roues arrire reposent sur une bande de terrain, mais sous la voiture, cest
la vide ! Elle est en quilibre !
Impossible davancer ! ni de bouger la voiture ! Le campement ne se
trouvant plus quՈ quelques kms, nous dcidons dy aller pied, pour trouver
de laide ! Il est 15 h
environ. Nous marchons 2 bonnes heures, assoiffs, car nous navons plus deau !
De loin, on aperoit enfin les murs du campement mais personne ne vient
notre rencontre ce qui est impensable en Afrique ! Et nous voil, bahis :
devant le btiment qui a brl jadis ! Aucun refuge !! Vite, il faut revenir la
voiture ! Et la nuit tombe 18 heures ! mesure que le soleil
descend, on entend des bruits dans la brousse, des froissements de feuilles,
des cris aigus, des pitinements. Je suis morte dangoisse ! Enfin, dans la nuit noire,
la voiture se dessine. Nous nous prcipitons sur
les victuailles, notamment sur les boissons et buvons quelques canettes minuscules dun jus dabricot pais :
les seules qui restent et ne nous dsaltrent pas. Jai soif, soif Ch. aussi !
Je sens ma langue devenir dure comme du bois, les lvres craqulent. Quelle
souffrance, la soif ! Nous dcidons de nous
enfermer dans la voiture, vitres releves, sauf un filet dair. Je dcide de boire mon
urine. Jai lu quelque part que ce nՎtait pas poison, mais je narrive
rien, car je suis toute dessche. Au plus quelques gouttes trs fonces ! Vers 5h30, laube grise
pointe enfin - Ch. dit que nous ne sommes pas "loin" de la boucle
en W du Niger qui descend vers le Sud. Il dit quil a entendu au loin des
hippopotames "barrir" ( ?) et dcide daller chercher de leau
cote que cote. Environ deux heures se
passent ! trs longues et jentends des cris humains ! Cest lui
qui brandit haut son bidon plein deau ! Hourra ! Quelle joie !
Il mempche de boire trop vite cette eau dlicieuse (grise et boueuse) du
Niger ! Pris dune nouvelle ardeur
nous dcidons dentasser des pierres sous lauto, en grande quantit et
creusons avec une vieille pelle retrouve, la terre pour la placer sous le chssis ! Travail puisant, mais
nous buvons ! Enfin vers 14 heures, la voiture repose quelque peu sur
cet entassement. Je me mets au volant, marche arrire toute. Ch. (costaud)
pousse de toutes ses forces ! Rien. Nous entassons encore des
branchages. De nouveau, moteur fond et ouf ! elle fait marche arrire !
puis demi-tour vite fait et en route pour le point de dpart ! Les
ennuis ne sont pas termins. Un pneu crve sur la piste caillouteuse. Remplac.
Ch. dmonte le pneu, et
nous le bourrons de paille, dherbe et rparons cahin-caha. Je rve de nouveau dun
immense bock de bire frache, tout embu on roule tout doucement
Et lon voit passer un gamin poussant ses chvres la tombe de la nuit
(18h). Donc le village nest pas
loin. On sent dj la fume des tres, on entend le bruit des pilons, sauvs ! Et en effet, dix minutes
plus tard, nous nous prcipitons vers la premire petite cahute faite de
bois, la "boutique" du village, o nous commandons une bire. Elle
est chaude ! et finalement, je nai plus soif et ne lapprcie mme pas |