Les
incursions de l'aviation israélienne dans l'espace aérien libanais sont
"extrêmement dangereuses" car les soldats de la FINUL pourraient les
interpréter comme des actes hostiles et faire feu en légitime défense,
a affirmé vendredi la ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie.
Ces "violations de l'espace aérien sont extrêmement dangereuses", a
déclaré Michèle Alliot-Marie lors d'une conférence de presse aux
Nations unies. Elles sont dangereuses, "parce qu'elles peuvent être
vécues et ressenties comme hostiles de la part des forces de la
coalition, qui pourraient être amenées à répliquer dans le cadre de la
légitime défense, et ce serait évidemment un incident très grave".
"D'autre
part, ces violations d'espace aérien peuvent servir de prétexte à
certains, pour eux-mêmes de leur côté, ne pas respecter la résolution",
a-t-elle ajouté. "C'est la raison pour laquelle il nous paraît
indispensable que ces violations de l'espace aérien cessent".
"Nos forces ont des moyens de réponse sol-air. Mais ces moyens sont des
moyens destinés à nous protéger en cas d'attaques. C'est dans le cadre
de la légitime défense qu'ils peuvent être utilisés", a-t-elle encore
précisé.
Au conseil européen informel de Lahti (Finlande), le président Jacques
Chirac a déclaré que "le survol par l'aviation israélienne du Liban est
contraire à l'esprit et à la lettre de la résolution 1701" votée cet
été par l'ONU pour mettre un terme au conflit entre Israël et le
Hezbollah. Il a de nouveau souhaité l'application de la résolution.
La Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL), placée sous
commandement français, est chargée de faire respecter le cessez-le-feu.
Son commandant, le général français Alain Pellégrini a affirmé jeudi
aux Nations unies que les survols israéliens étaient une violation
claire de la résolution et que l'emploi de la force pourrait être
envisagé si la diplomatie ne parvenait pas à les faire cesser.
Israël affirme de son côté que ses survols n'enfreignent pas la
résolution 1701. Son ministre de la Défense Amir Peretz a déclaré lundi
devant une commission parlementaire que le commandement français de la
FINUL avaient prévenu l'Etat hébreu que ses avions pourraient être
visés s'ils continuaient à violer l'espace aérien libanais. AP
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