Robert Redeker: "je ne suis pas le nouveau Salman Rushdie"
AP | 15.11.06 | 21:52
PARIS (AP) -- "Je ne suis pas le nouveau Salman Rushdie", a assuré
mercredi soir Robert Redeker, ce professeur de philosophie menacé de
mort après la publication d'une tribune critique envers l'Islam dans
"Le Figaro" le 19 septembre, lors d'un meeting de soutien organisé à
Toulouse par des intellectuels et des associations militantes. "Depuis
15 jours, je peux sortir", a confié à la presse l'enseignant traqué,
physiquement présent à ce rassemblement bien que dissimulé derrière la
scène. "C'est difficile car il faut demander aux autorités de sortir,
de faire un tour, de me détendre, d'aller chercher le courrier." "Je
regarde autour de moi ce qui se passe mais je n'ai pas peur", affirme
M. Redeker, qui jure qu'il ne "changerait pas une seule virgule de
(son) texte si c'était à refaire". Il estime avoir "critiqué à la
manière des philosophes du XVIIIe siècle une certaine forme de
religion". A l'appel d'Arie Bensemhoun, président du CRIF
Midi-Pyrénées et de Bernard-Henri Levy, un collectif d'intellectuels
(Mohamed Arbi, vice-président de "Ni putes ni soumises", Dominique Sopo
de "SOS Racisme", Pascal Bruckner, Alain Finkielkraut en duplex, BHL)
ont participé à ce meeting de soutien à la salle Mermoz de Toulouse en
début de soirée. "Il est temps de se mobiliser pour défendre la
liberté et la liberté d'expression", a expliqué M. Bensemhoum à
l'Associated Press. "Le droit républicain doit régner en France."
"Robert Redeker doit retrouver immédiatement sa liberté." Philippe
Val, journaliste à Charlie Hebdo, a déclaré défendre "Redeker et la
liberté d'expression" en prenant part à ce rassemblement. "Néanmoins,
il est responsable de ses propos et doit en assumer les conséquences." Interrogé
mercredi soir sur France 2, l'enseignant a noté qu'après un "départ
lent", la mobilisation en sa faveur "grandit chaque jour", sous
l'action des organisations et des intellectuels mais également des
citoyens. "C'est très touchant, j'ai reçu des milliers et des milliers
de lettres et de mails de soutien venant de ce qu'on pourrait appeler
la France profonde ou les vrais gens", a-t-il confié. "J'espère
-et c'est un message d'espoir que je tiens à donner-que je serai le
dernier à qui pareille mésaventure arrive", a encore affirmé Robert
Redeker. Selon lui, "les Français se montrent très attachés à deux
choses: à la laïcité d'une part, à la liberté d'expression d'autre
part, j'ai pu en faire l'expérience". Professeur de philosophie et
essayiste, M. Redeker doit sa situation à une tribune au "Figaro"
intitulée "Face aux intimidations islamistes, que doit faire le monde
libre?" Menacé de mort, il est toujours sous protection de la
gendarmerie et n'assure plus ses cours dans un lycée de la banlieue
toulousaine. AP
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