Olivia Guilbert

 

 

 

Le chant envolŽ

 

 

 

Laissez venir cet oiseau rare. Il chante comme en ŽtŽ. Il transforme le silence en gaitŽ. Puis, le mouvement sĠaccŽlre!  Il va ˆ toute vitesse et sĠŽlanceÉ pour retomber.

Soudain, cette pile Žlectrique, ce moulin ˆ parole se tait.

Et la grenade explose.

LĠoiseau, passe muraille estival pour compenser lĠhorreur.

Le monde saigne et seul lĠoiseau pleure. Il chante mais cĠest un chant funbre, le chant de la mortÉ Ce chant, est-ce la guerre qui en est la cause? Le monde est un corps nu que lĠon mutile. Pourtant, cette femme? Cette femme, avant la grenade, riait.

Elle ne peut pas se taire, disait sa sÏur. Ç Elle parle, elle chante! CĠest la gaitŽ personnifiŽeÉ Elle parle tout le temps. Raccrochez, ou elle va vous tenir la jambe pendant 3 heures. Enfin, vous faites ce que vous voulez, mais, on ne peut pas lĠarrter! È

- MerciÉ 

Merci du conseil, mais jĠestime tre assez adulte pour dŽcider de ce que jĠai ˆ faire!

 

Et elle qui mĠimploreÉ

- RestezÉ Restez en ligne sĠil vous plait. 

 

JĠaurais mieux fait de mĠŽcouter, de rester, de lĠŽcouterÉ

Maintenant elle est lˆ, Žtendue, et ne peut que se taire.

 

Je sens que je vais devenir dingue. Dingue ˆ en crever!

Les mots remplis dĠhorreur dŽfilent ˆ toute vitesse dans ma tte. Ils se superposent et crŽent une cacophonie insupportable! Des sons, toujours des sons. La musique. Cette musiqueÉ QuelquĠun chante un requiem. Une voix dĠopŽra qui se dŽforme. Un cri strident comme un violon dŽsaccordŽ. Les instruments sĠemballent, dŽglinguŽs. Ils cherchent dŽsespŽrŽment ˆ se faire entendre. Ils ont pour seul public des fant™mes hurlants. Toutes ces musiques vont-elles un jour cesser?

 

Mais non. Vivre. Il faut vivre! Qui sait? Un soldat, mme fou, peut toujours servirÉ