http://www.spcm.org/Journal/spip.php?article6767 Il va falloir changer les choses en profondeur pour mettre les entreprises devant leurs responsabilités Ségolène royal rencontre les salariés victimes des délocalisations et des licenciements. Venue échanger mercredi à Caen avec d’anciens salariés de Moulinex frappés par le plan social de septembre 2001 qui laissa plus de 3.200 personnes sans emploi, Ségolène Royal s’est engagée à "sanctionner" les entreprises aux "comportements totalement immoraux" et à rééquilibrer le rapport de force entre employés et salariés. "C’est elle qui a demandé à nous rencontrer parce que le dossier Moulinex est un dossier emblématique, avec 3.000 salariés qui perdent leur emploi en un jour", explique Jean-Louis Jutan, toujours au chômage, un des représentants syndicaux les plus actifs lors du plan social. "Cet exemple de salariés maltraités, méprisés, écrasés n’est pas tolérable", s’indigne Ségolène Royal. "Les cellules de reconversion ont eu, pratiquement, très peu d’impact" et les salariés sont "restés sans alternative, sans ressources, sans ressort". "Il va falloir changer les choses en profondeur pour mettre les entreprises devant leurs responsabilités". Sa proposition : "sanctionner" le "comportement sans gêne de la part des patrons qui se sentent à l’abri de tout contrôle et de tout rapport de force social". Il faut que les "sans-voix, les gens qu’on appelle le petit peuple puissent être reconnus à travers vous et écoutés", demande une ancienne salariée à la candidate. "Vous le serez ! J’ai entendu ce message, ce cri", répond la candidate de "ceux qui n’ont pas la parole". Mardi, à Rennes, Ségolène Royal a rencontré des salariés d’Alcatel-Lucent, groupe qui a annoncé le 14 février la suppression de 1.468 emplois en France. Les deux sites les plus touchés en province sont ceux de Rennes Cesson et Rennes Saint-Grégoire, avec 206 postes menacés. "Cette délocalisation n’a aucun sens et nous devons y résister". Jeudi dernier, en visite dans la Somme, la candidate de gauche s’était déjà entretenue avec des représentants de l’intersyndicale d’Airbus Méaulte. "L’Etat ne doit pas baisser les bras notamment lorsqu’il est actionnaire dans un certain nombre d’entreprises. Il doit se battre". Un sujet au coeur des préoccupations de Ségolène Royal qui veut faire de son "pacte présidentiel" un arsenal contre les licenciements boursiers ou abusifs. Les entreprises qui délocalisent ou licencient alors qu’elles font des profits "substantiels" seraient ainsi contraintes de rembourser les aides publiques. "Elles vont réfléchir à deux fois, parce que ça chiffre vite", menace Ségolène Royal, qui entend "sanctionner" les entreprises "sans gêne" mais encourager celles qui créent des emplois ou conquièrent des marchés. Son programme prévoit également de renforcer le dialogue social pour que les syndicats soient informés "en amont" des stratégies industrielles des entreprises, afin de pouvoir tirer à temps la sonnette d’alarme auprès des pouvoirs publics, en particulier des régions, qu’elle veut mettre "en première ligne" sur l’emploi. "C’est ça qui doit changer, le rapport de force avec les salariés". Ceux-ci "sont prêts à des mutations, à comprendre que les marchés évoluent, qu’à un moment les entreprises sont en difficulté". En cas de rupture d’emploi ou de reconversion, la candidate socialiste prévoit que tout salarié bénéficierait d’une "Sécurité sociale professionnelle", qui garantirait 90% du dernier salaire net pendant un an, une formation qualifiante et une aide personnalisée à la recherche d’emploi. Enfin, elle préconise la mise en place d’une agence nationale de réindustrialisation. http://www.lexpress.fr/info/quotidien/actu.asp?id=9172 lundi 19 février 2007, mis à jour à 14:34 Restructuration Airbus: plan social reporté LEXPRESS.fr Le plan de restructuration, Power8, est suspendu pour quelques jours. Les pays européens peinent à se mettre d'accord sur la répartition de la charge de travail pour la production du futur A350. La presse évoque au moins 10 000 suppressions de postes Airbus n'a pas reçu l'accord de sa maison mère EADS sur les modalités de son plan de restructuration, baptisé "Power8" faute de consensus sur la répartition des tâches entre différents pays européens pour fabriquer le futur long-courrier A350. "Clivages nationaux" C'est ce qu'a annoncé lundi l'entreprise dans un communiqué où elle indique notamment : "Dimanche soir, le conseil d'administration d'EADS a interrompu ses travaux sur Power8. La réunion reprendra dans les prochains jours pour trouver un accord concernant la répartition de la charge de travail entre pays sur l'A350 XWB". Le désaccord porterait en particulier sur le choix des sites européens qui participeront à la fabrication des panneaux en matériau composite de la structure de l'A350, selon l'AFP. Le comité de groupe européen d'Airbus, qui devait se réunir mardi pour prendre connaissance des modalités du plan, a donc été reporté. Le président d'Airbus Louis Gallois a exhorté lundi à "trouver très rapidement une solution qui surmonte les clivages nationaux", selon le communiqué. "J'ai fait des propositions que je juge équilibrées, tant sur plan industriel que technologique et qui servent notre objectif de compétitivité économique", affirme-t-il, poursuivant: "Je souhaite qu'elles puissent conduire au consensus dont nous avons un besoin urgent. Airbus ne peut retarder plus longtemps la mise en oeuvre de Power8". 10 000 à 12 000 suppressions de postes Le plan de restructuration, qui devait être dévoilé mardi aux employés d'Airbus, prévoit une vaste réorganisation industrielle européenne et des suppressions d'emplois, en vue de générer des réductions de coûts de 2 milliards d'euros par an à horizon 2010. Les salariés attendent notamment de connaître la future répartition des tâches entre les différents sites de production en Europe, au nombre de 16, dont 4 en France et 7 en Allemagne. Lundi matin, la presse éocnomique évoquait entre 10 000 et 12 000 suppressions de postes, dont 3000 à 4000 en France. Les représentants du personnel ont déploré lundi le report de l'annonce du plan aux salariés. "On va encore laisser les salariés dans l'incertitude et c'est Airbus qui en pâtit. Tant qu'on ne trouve pas les solutions pour aider Airbus à sortir de la crise, on ne peut commencer à parler d'autres choses que de plan d'économies et de restructuration" a déclaré à l'AFP le co-président français du comité européen Airbus, Jean-François Knepper. http://www.humanite.presse.fr/journal/2007-02-23/2007-02-23-846490 social - économie Alcatel-Lucent : les ingénieurs sous le choc restructuration . À Rennes, le groupe franco-américain a décidé de fermer deux sites employant 200 ingénieurs. Cette annonce crée un séisme. Rennes (Ille-et-Vilaine), envoyée spéciale. « Il y a une semaine, on était les plus beaux du monde », soupire Jacques Godineau, élu CFDT. Du moins, Alcatel-Lucent le leur faisait croire. La semaine dernière, l’équipementier en télécommunications a donc semé la stupeur, en annonçant l’impensable : son plan de restructuration-réduction des coûts, se soldant par 12 500 suppressions de postes dans le monde et 1 800 en France, comprend la fermeture des deux entités rennaises, employant 200 salariés dont 95 % d’ingénieurs : 55 à Cesson-Sévigné, et 150 à Rennes-Saint-Grégoire, plus 50 prestataires extérieurs. La moyenne d’âge tourne autour de trente-cinq ans. ..... Après la casse des sites de production et la disparition quasi totale des ouvriers Alcatel en France, « on assiste aujourd’hui au début du démantèlement de la R & D », souligne Marc Marandon. « Alcatel employait en France 60 000 personnes en 2000, aujourd’hui 12 500, après le plan on tombera à 11 000, et dans deux ou trois ans, combien ? » http://www.classiquenews.com/lire/lire_actualite_musicale_detail.aspx?id=250 Pianos Pleyel (Alès): validation du plan social par les salariés - (samedi 24 février 2007) Les représentants du personnel de la Manufacture française de pianos (MFP) Pleyel à Alès (Gard), qui doit fermer courant 2007, ont donné leur accord au plan social présenté par la direction, tout en réfutant la présentation de la situation économique de l'entreprise. La société qui emploie à ce jour, 62 personnes et 3 apprentis, doit être délocalisée en Seine-Saint-Denis et restructurée en un atelier de fabrication des pianos très haut de gamme, employant 19 personnes. Au final, 46 salariés seront donc licenciés. La direction a accepté d'améliorer l'indemnité de licenciement (3 mois de salaire), à laquelle s'ajoutent une prime à la mobilité, la prise en charge de frais de déplacement et de logement à Saint-Denis, et le paiement pendant deux ans du différentiel de salaire entre la rémunération actuelle et la rémunération future du salarié licencié. La CGT maintient de son côté son plan de maintien du pôle d'Alès, expliquant entre autres sa viabilité sur le renforcement de la force commerciale et le transfert de la fabrication vers le très haut de gamme. http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/social/20070222.OBS3737/plan_deconomies_a_europe_1_les_salaries_ont_deja_donne.html Le groupe Lagardère envisage une réduction d'effectifs à Europe 1, dans le cadre de son plan d'économies, apprend-on jeudi 22 février des syndicats. Selon le délégué syndical SNJ, une assemblée générale du personnel s'est tenue la semaine passée, et une menace de grève a été formulée. La direction a accepté d'ouvrir une négociation avec les syndicats sur les effectifs de la radio. Elle a également confirmé que toutes les entreprises du pôle audiovisuel de Lagardère (Lagardère Active Medias) étaient concernées par les suppressions de postes. Un projet de "guichet de départs volontaires" avait été présenté au comité d'entreprise d'Europe 1, fin janvier, par Didier Quillot, président du directoire de Lagardère Active Medias, dans le cadre du plan triennal d'économies. Selon Olivier Samain, la direction a fait allusion aux extraits du Code du travail ayant trait à la procédure de plan social. http://bourse.lepoint.fr/Actualite/Default.asp?Source=FI&NumArticle=62026&Cat=SOF Sanofi Aventis va lancer son premier plan social dans une usine. 118 postes des 930 postes que compte le site de Neuville-Sur-Saône devraient être supprimés. Ce site fabrique notamment le principe actif du médicament Ketek, un antibiotique. Or, les autorités sanitaires américaines (FDA) viennent de recommander un usage très restreint de ce médicament, suspecté d'être à l'origine d'insuffisances hépatiques qui ont pu être mortelles. Du coup, la production du principe actif va mettre être arrêtée car pour le moment, Sanofi dispose d'assez de stocks pour fournir le marché. http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3234,36-828979@51-862492,0.html Le plan social d'Aubade provoque un traumatisme dans la Vienne LE MONDE | 30.10.06 | 14h58 • Mis à jour le 01.02.07 | 14h27 SAINT SAVIN (Vienne) ENVOYÉ SPÉCIAL Pour Aubade, - qui a réalisé 46,8 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2005 pour un résultat de 1,2 million - c'est une nécessité afin de pérenniser l'enseigne face à la concurrence chinoise (Le Monde du 19 octobre). Pourtant, le groupe suisse Calida Holding - qui a racheté Aubade en 2005 - a annoncé, le 13 octobre, la suspension de son plan social après sa rencontre avec le préfet de la région Poitou-Charentes, Bernard Niquet. Mais les ouvrières ne croient pas à "un plan de sauvegarde de l'emploi" qui se négocie depuis peu entre la direction et les syndicats. Et pour cause : depuis 1995, une partie de l'activité de confection est déjà réalisée en Tunisie. Elle est passée de 9,1 % à 71,5 % en 2006. Le "coût minute" des ouvrières y revient à 0,142 centime d'euros contre 0,33 en France. Avec ce plan social, l'entreprise améliorerait son résultat de 1,3 million d'euros. "C'est difficile à avaler, affirme Brigitte Pereis, trente et un ans dans la société. Quand l'entreprise s'est fait racheter par les Suisses, les nouveaux dirigeants nous avaient assuré qu'il n'y aurait pas de licenciements." "Nous sommes une famille, poursuit Christine Collin, vingt-trois ans à Aubade. Aujourd'hui la famille semble trop grande ou elle doit avoir trop faim", philosophe la secrétaire (FO) du comité d'entreprise. "On fait le minimum mais sans saboter le travail", clarifie Marylène Hénault, 54 ans. Elle, on la surnomme "Jeanne Calment" car c'est la doyenne de l'usine de La Trimouille. Depuis trente-huit ans, Marylène vit pour Aubade. Quand elle a su pour le plan social, elle s'est sentie "idiote". "On a sacrifié tant de choses. On a fait cette marque", débite-t-elle. "La direction nous a toujours demandé plus, elle nous a toujours donné le moins", reprend Yvette Chevalier, vingt ans de maison. Aujourd'hui, ces ouvrières "qui n'ont plus rien à perdre" se lâchent et dénoncent leur condition de travail, selon elles "trop méconnues". C'est le cas de Chantal Georges, 50 ans. Trente-deux ans à Saint-Savin et toujours le même salaire : plus ou moins mille euros. "C'est dégueulasse après tant d'années", lâche-t-elle. En 1995, les ouvrières avaient déjà fait huit jours de grève pour réclamer, entre autre, un treizième mois. Refusé. "Nous ne travaillons pas à Aubade mais "Au bagne"", ironise Michèle Rat, trente ans de maison. "LA LEÇON DE DESTRUCTION" Elles évoquent les nombreuses "réparations" sur des sous-vêtements fabriqués en Tunisie. "Il y a des différences entre les produits confectionnés là-bas et les nôtres, assurent-elles en choeur. Il y a quelques années, la direction nous a même demandé de retirer l'étiquette "made in Tunisia" pour les remplacer par celles "made in France"". La direction, sollicitée par Le Monde, est restée injoignable. Elles parlent aussi, amères, de leurs dix minutes de pause le matin et l'après-midi... qu'elles doivent récupérer en fin de journée, de 16 heures à 16 h 20. "Ici, on paie ses minutes de repos", résume Claudine Thevenet, ouvrière chez Aubade depuis vingt-sept ans. "L'autre gros employeur ici, c'est l'artisan ébéniste. Trois employés", raille Michel Durand, maire de La Trimouille. "Il en va de la survie du village", martèle Michel Brouard, le premier magistrat communiste de Saint-Savin. Car pour les 53 commerçants et artisans de ce bourg de mille habitants, 180 emplois de moins riment avec 20 % de chiffres d'affaires en moins. "On ressent déjà les effets", affirme Lyne Lumeau, une des deux boulangères. Au-delà, c'est tout un coin de France - le pays du Montmorillonnais - qui se meurt. En septembre, Domoform, société de confection de meubles a fermé et mis à la porte 228 salariés. "Le pire, ajoute M. Brouard, ce sont les huit couples où le mari était à Domoform et la femme à Aubade". Ces familles - les Goupil ou les Gabreau - ont du mal à exprimer leur "désarroi". Pour insuffler un peu d'espoir, la communauté de communes veut embaucher un acteur économique "afin d'attirer des entreprises et valoriser le savoir-faire de ces couturières", explique Arnaud Lepercq, député (UMP) de la Vienne. A Saint-Savin, des commerçants arborent des affiches croquant la célèbre publicité d'Aubade. "La leçon de séduction" est devenue "la leçon de destruction". Calida, propriétaire d'Aubade, est surnommée "Al-Calida". Dans les usines, les ouvrières ont affiché une pub détournée. "Leçon N° 79, comment gaver les actionnaires". Elles rigolent. Mais l'action Calida, cotée à Zurich, n'a-t-elle pas augmenté de 19,29 % en un an ? Mustapha Kessous Article paru dans l'édition du 31.10.06 http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3234,36-862383@51-862492,0.html La direction d'Aubade s'agace des "bêtises" de Ségolène Royal LE MONDE | 01.02.07 | 14h28 • Mis à jour le 01.02.07 | 14h28 En octobre 2006, la direction d'Aubade, une entreprise de lingerie située à La Trimouille (Vienne), dans la région présidée par Ségolène Royal (Poitou-Charentes), a annoncé la suppression de 180 emplois et la délocalisation de son activité d'assemblage en Tunisie (Le Monde du 31 octobre 2006). Depuis, la candidate socialiste à l'élection présidentielle multiplie les déclarations contre le PDG suisse d'Aubade, Felix Sulzberger, qui a racheté la marque, via sa holding Calida, en juillet 2005, pour près de 50 millions d'euros. Elle l'accuse d'avoir organisé la baisse du chiffre d'affaires pour justifier la délocalisation. De leur côté, M. Sulzberger et son directeur industriel, Daniel Carrière, se disent "scandalisés" par la "mauvaise foi" et les "bêtises de Mme Royal". "Mais Aubade va mal", insiste M. Carrière. Ses bénéfices (4,5 millions d'euros en 2001) s'effondrent. Ils étaient proches de zéro en 2006. Pour ne pas "disparaître", l'entreprise a diminué de 2 millions d'euros son budget marketing. Pour Jean-Luc Fulachier, directeur général des services de la région Poitou-Charentes, c'est une erreur stratégique : "S'il n'y a pas de pub, qui va acheter Aubade ?" "Si on veut de la qualité, on ne va pas en Tunisie", ajoute encore l'entourage de Mme Royal. "Plus d'un sous-vêtement sur deux vendus en France est chinois. On ne peut pas lutter", martèle Daniel Carrière. Grâce à une main-d'oeuvre trois fois moins chère en Tunisie, l'entreprise améliorerait son résultat de 1,3 million d'euros. "Nous supprimons des emplois, mais d'un autre côté nous allons en créer", explique le PDG de Calida, Felix Sulzberger. Onze embauches sont venues renforcer récemment le siège parisien. Aubade devrait aussi multiplier l'ouverture de boutiques : 18 en 2007, 49 en 2009. "Ça sera autant d'embauches", promet-t-il. Autre discorde. Le 17 octobre 2006, Mme Royal déclarait que la marque a bénéficié de 600 000 euros d'allégements de cotisations sociales. Une affirmation que réfute M. Sulzberger. L'entourage de la candidate rappelle qu'"en France, (ce type d'allégement) représente 23 milliards d'euros" mais "qu'il ne s'agit pas d'un acquis. Les entreprises doivent rendre des comptes." "LA RÉGION EN FAIT TROP" M. Sulzberger dément par ailleurs les déclarations récurrentes de l'élue qui affirme avoir "suspendu le plan social" en convoquant "le patron suisse", obtenant de lui "un moratoire". "C'est nous qui avons pris l'initiative de contacter les élus", assure l'entrepreneur. Le préfet de région, Bernard Niquet, un proche de Jacques Chirac, tempère. "C'est un accord de méthode qui a été trouvé, explique-t-il. A ma demande, à celle de Mme Royale et d'autres élus." L'ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin, sénateur (UMP) de la Vienne, notamment, est intervenu. Au final, cet accord a offert trois mois de sursis aux ouvrières, "grâce à l'action de la présidente", assure M. Fulachier. "Tout le monde a joué son rôle", résume Alain Barreau, secrétaire départemental FO. Mais la région en fait trop." Syndicats et direction, qui devaient se rencontrer jeudi 1er février, ont jusqu'au 15 pour négocier. Près de 35 emplois devraient être conservés. Mustapha Kessous Article paru dans l'édition du 02.02.07 http://www.usinenouvelle.com/article/page_article.cfm?idoc=95692&nrub=188&navartrech=1&id_site_rech=10&maxrow=1119 Automobile 75 emplois supplémentaires sur la sellette chez Aro 21/02/2007 Social Un plan social portant sur la suppression de 75 emplois a été annoncé chez Aro, spécialiste du soudage par résistance, à Château-du-Loir (Sarthe). Le nouvel actionnaire, le groupe anglais Langley Holdings, qui a succédé fin 2006 à l’industriel allemand IWKA (Quotidien des usines du 15/12/2006) veut redresser rapidement les comptes de l’entité française.Celle-ci a terminé l’année 2006 sur un chiffre d’affaires de 65 millions d’euros assorti d’une perte opérationnelle de 1,5 million. Le résultat net affiche un déficit de 3,9 millions d’euros en raison des provisions passées pour un précédent plan social qui a conduit au départ de 73 salariés durant l’été 2006. Mardi 20 février, les représentants du personnel ont refusé d’aborder le livre III du Plan de Sauvegarde de l'Emploi, la direction ne souhaitant pas communiquer les éléments chiffrés sur sa stratégie. Les prévisions laissent augurer une poursuite de la dégradation de l’activité avec un chiffre d’affaires 2007 attendu à 60 millions d’euros et à 55 millions en 2008. Aro travaille essentiellement pour le secteur automobile. Dans la Sarthe, ses effectifs s’élèvent aujourd’hui à 326 salariés, hors ceux de sa filiale Aro Controls (35 salariés). Le groupe emploie au total 650 personnes pour un chiffre d’affaires consolidé 2006 proche de 100 millions d’euros et un résultat à l’équilibre. De notre correspondant en Pays de la Loire, Jacques Le Brigand http://www.humanite.presse.fr/journal/2007-02-22/2007-02-22-846411 Les FBMA occupent la mairie de Saint-Dizier Métallurgie . Lesouvriers licenciés de la fonderie réclament une prime de licenciement exceptionnelle aux pouvoirs publics. Les salariés licenciés de la Fonderie bragarde de machinisme agricole occupent depuis lundi l’hôtel de ville de Saint-Dizier. Énième péripétie du feuilleton judiciaire qui illustre le déclin industriel local, 45 ouvriers ont été remerciés la semaine dernière. Condition sine qua non posée par le groupe Siffal-Pebeco, repreneur du site. Parmi les licenciés, qui ont « tous plus de cinquante ans », seuls 14 sont éligibles à des mesures d’âge. Les 31 restant demandaient un congé de reconversion de vingt-quatre mois, et une « prime supralégale » de 15 000 euros par personne. Parce que le bassin d’emploi sinistré de Saint-Dizier ne leur permettra pas de retrouver du travail, mais aussi parce que « la plupart sont cassés par le travail », déplore Habib Mahjoub, représentant CGT au comité d’entreprise. Pour le moment, ils n’ont obtenu que dix mois de congé de reconversion, financés « à part égale, soit 276 000 euros, par l’État et la Région », explique Karine Jarry, conseillère régionale communiste de Champagne-Ardenne. D’ordinaire, la part de la région est financée par l’employeur, mais la situation est exceptionnelle. Daniel Alleaume, le PDG de Siffal-Pebeco, devait reprendre l’usine lundi, sur décision du tribunal de commerce de Saint-Dizier. Mais il estime, selon plusieurs sources, que les conditions suspensives qui conditionnaient la reprise de l’entreprise n’ont pas été levées. Notamment le remplacement d’un plan social, qu’il se refuse à financer par des mesures d’accompagnement social à la charge des pouvoirs publics (Région, État, communauté de communes). Il a donc pris possession de l’usine de façon « provisoire », en attendant de connaître le résultat, vendredi, de l’appel qu’il a interjeté devant la cour d’appel de Dijon. Ses conditions ? Un retour sur les 35 heures, l’abandon de la dette et l’inscription sur la liste des licenciés des meneurs syndicaux. Il aura au moins obtenu raison sur ce point : sur les douze délégués syndicaux de la boîte, huit sont licenciés, tous CGT. « Il voulait nettoyer l’usine avant de la reprendre », lâche un salarié. Ce qui pousse encore la détermination des représentants syndicaux acculés : « On va se battre jusqu’au bout pour ce chèque, prévient Habib Mahjoub. On est tous virés, on n’a plus rien à perdre. » http://elections.lesechos.fr/elections-presidentielles-2007/theme/emploi/300125655.htm Le coût des délocalisations et " la France qui souffre " [ 20/12/06 - 02H30 ] Il ne fait pas bon délocaliser en période électorale. Dim, Arena, Aubade, Well... même combat ? On croyait le débat franco-français sur les délocalisations dédramatisé, voire digéré. Il s'invite à nouveau au coeur de la campagne. Il n'y a pas que le désarroi des 180 couturières d'Aubade ou des 300 salariés de Well qui frappe les esprits. Toute opération de sous-traitance, souvent improprement baptisée " délocalisation ", devient a priori " suspecte ". Qu'importe si les PME italiennes et allemandes y ont déjà largement recours depuis dix ans. Dans un bel élan commun, les tenants de l'" ordre juste ", Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy en tête, tancent les " patrons voyous " et montrent les dents. Encore faudrait-il s'entendre sur l'impact réel des délocalisations, leur coût véritable et leur logique à long terme, en évitant de se voiler la face ou de céder aux tentations démagogiques. " Ce n'est pas la même chose de licencier quand on est pris à la gorge, et qu'on ne peut pas faire autrement, et de délocaliser pour faire monter le CAC 40 ", estime Nicolas Sarkozy (1). Tout en qualifiant le phénomène des délocalisations de " non anodin ", il se prononce en faveur de la " conditionnalité " des subventions et des aides en fonction de la politique d'emploi des entreprises. La candidate du PS ne dit pas tellement autre chose en brandissant la menace d'une taxation des entreprises qui délocalisent ou d'une obligation de remboursement des aides publiques à l'encontre des employeurs indélicats. Parce que le fabricant de maillots de bain Arena est encore légèrement bénéficiaire, le conseiller régional d'Aquitaine, Philippe Buisson (PS), juge particulièrement " immorale " la fermeture de son site de Libourne (169 emplois), en Gironde. Il y aurait donc des délocalisations plus légitimes que d'autres. Nul ne saurait bannir le phénomène en soi, mais on nous dresse désormais une typologie de l'opprobre. En fonction de la taille de l'entreprise, de l'état de dégradation de son bilan, de son bassin d'emploi ou de la nature de son actionnaire. Au risque d'esquisser une ligne de démarcation improbable entre les délocalisations " politiquement correctes ", opérées par de grands groupes tels Michelin ou AXA, - qui a récemment annoncé le transfert d'une partie de ses centres d'appels (1.500 postes) au Maroc d'ici à 2012 -, et celles, forcément plus " suspectes ", des PME du textile, a fortiori si elles appartiennent à un groupe suisse ou un fonds d'investissement italien. Certes, tous les économistes sont d'accord : les délocalisations restent un phénomène macroéconomique relativement " marginal " (5 % des emplois détruits au sein de l'Union à 15), y compris au regard des 2,5 millions de chômeurs ou des quelque 400.000 licenciements économiques annuels en France. Le bien-fondé de chaque délocalisation ne s'apprécie qu'au cas par cas. Mais, sauf à reconnaître que certaines sont plus " médiatiques " que d'autres, il n'y a jamais de délocalisation sans douleur. " C'est toujours un drame et les plans sociaux sont extrêmement coûteux. Ce ne peut donc pas être un effet de mode ", confie un investisseur. A bien des égards, la délocalisation de Well est exemplaire. Rachetée par Natexis Industries (Banque Populaire) à Courtaulds Textiles en 2001, après absorption du groupe anglais par Sara Lee, l'entreprise en est à son troisième plan social en huit ans. Ses effectifs sont passés de 1.200 à 480 salariés. Aujourd'hui, il s'agit du " plan de la dernière chance ". Pour le PDG de Well, Eric Pinot, " la question est celle de la survie de l'entreprise ". En d'autres termes, la délocalisation de Well serait la plus " justifiée " parce que la plus urgente, car ses pertes opérationnelles atteignent déjà 5 % du chiffre d'affaires en 2006, et bientôt 10 % en 2007 (2). En clair, Well est " pris à la gorge ". Une différence notable avec Aubade ou Arena, qui sont encore légèrement bénéficiaires et justifient le transfert de leur production en Tunisie ou en Chine seulement par l'érosion de leurs ventes. Pour l'économiste Olivier Pastré, qui s'élève contre le transfert de la production de Well en Asie et en Toscane au nom de la sauvegarde d'un territoire local, " le coût social des délocalisations est très différent selon le bassin d'emploi ". Au Vigan, dans les Cévennes, où le taux de chômage est de 17 %, la délocalisation de la production de Well deviendrait du même coup socialement inacceptable, même à raison d'une " généreuse " indemnisation des salariés à hauteur de deux ans de salaire (contre de quatre à huit mois pour les salariés d'Aubade). Du même coup, la délocalisation la plus économiquement justifiée deviendrait la moins socialement acceptable. Mais, pour l'actionnaire, la pauvreté du bassin industriel n'est en rien le fait de Well. Et lorsqu'une entreprise a perdu toute crédibilité auprès de ses principaux donneurs d'ordre, on est doublement légitimé à prendre une décision qui est la seule de nature à la sauver. Face à la menace de délocalisations " sauvages " ou " à la hussarde ", " il faut effrayer les capitalistes ", estime Ségolène Royal. Il n'est pas dit que cela rassure les salariés à long terme. Montrer du doigt les PME qui délocaliseraient par " dogmatisme financier " ou par soif des profits revient à entonner l'air du " protectionnisme électoral " qu'ont récemment dénoncé les économistes Patrick Artus, Elie Cohen et Jean Pisani-Ferry (3). Dans les Cévennes, en Poitou-Charentes ou en Gironde comme ailleurs, la vraie question n'est pas seulement de limiter la casse. Il faudra aussi que les élus locaux et les partenaires sociaux se donnent les moyens d'anticiper, à temps, les mutations industrielles. C'est le prix à payer pour réconcilier " la France qui souffre " avec ses entreprises. PIERRE DE GASQUET est journaliste au service Enquête des " Echos ". pdegasquet@lesechos.fr (1) " Les Echos " du 9 novembre 2006.(2) Interview au " JDD "du 10 décembre 2006.(3) " Le Monde " du 5 décembre 2006. http://www.liberation.fr/vous/emploi/231554.FR.php Délocalisations, l'Europe défend son bilan La Commission européenne tente d'anticiper les mutations économiques et de soutenir les perdants de la mondialisation. Par Julie MAJERCZAK QUOTIDIEN : lundi 29 janvier 2007 Bruxelles correspondance Des bénéfices records d'un côté, la fermeture et la délocalisation d'entreprises de l'autre. «Quand viendra mon tour ?» s'inquiètent les salariés européens. En France, les ouvriers de Well, Dim et Arena ont encore manifesté leur colère et leur angoisse la semaine dernière : plusieurs centaines de leurs emplois partent vers la Chine. Les restructurations qui touchent l'Europe tout entière avivent un sentiment diffus d'insécurité. Dans de nombreux pays où le taux de chômage est encore assez élevé, la perte de travail est souvent perçue comme irréversible. Mais, finalement, quel est le solde entre départs et créations de postes dans l'Union européenne ? Pourcentage stable. Selon la Commission européenne, qui s'appuie sur les rapports (1) de sa Fondation pour l'amélioration des conditions de vie et de travail (Eurofound), les délocalisations représentent entre 7 à 8 % de l'ensemble des restructurations qui touchent les pays de l'UE. Un pourcentage stable depuis 2003. «Les effets de la mondialisation peuvent être d'autant plus durement ressentis que les bénéfices en sont diffus, difficilement perceptibles alors que ses effets négatifs sont visibles, immédiats et entraînent des drames humains», explique Fernando Vásquez, le chef adjoint de l'unité restructurations de la Commission européenne. Quant à l'impact de l'ensemble des restructurations sur l'emploi, le bilan est aussi moins sombre qu'on ne le pense. L'Europe continue de créer plus d'emplois qu'elle n'en détruit. Selon la Commission européenne (2), entre 1977 et 2002, le solde positif s'élève à 30 millions. Soit une moyenne annuelle de 15 % de pertes d'emplois et de 15,5 % de nouveaux emplois. Si l'on décline ce résultat par secteur, on constate un gain de 44 millions d'emplois dans les services et une perte d'au moins 7 millions dans l'industrie et de 7,5 millions dans l'agriculture. Mais demain ? Au fur et à mesure que les marchés s'ouvrent à la concurrence, que la mondialisation avance, le phénomène ne risque-t-il pas de s'amplifier ? La Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) estime potentiellement délocalisables la comptabilité, la facturation, les programmes informatiques ou le design industriel. «De nouveaux secteurs seront touchés, c'est évident, ça commence déjà dans les services», confirme Etienne Wasmer, professeur en économie du travail à Sciences-Po Paris. Division du travail. Fernando Vásquez fait le même constat et cite l'affaire Hewlett-Packard, un cas exemplaire où des emplois très qualifiés disparaissent. Le plan de restructuration du géant américain de l'informatique, annoncé à la fin de l'été 2005, prévoyait de supprimer près de 6 000 emplois en Europe, dont 1 250 sur son site grenoblois, avec la volonté de transférer certaines activités dans des pays à bas coûts en Asie et en Inde. Dans les années 90, c'était la fabrication du matériel qui était délocalisée. Aujourd'hui, les emplois de service font les frais de la nouvelle division internationale du travail. «Il n'y a pas d'alternative. Le monde est mobile, l'avenir est incertain. C'est ça qu'il faut comprendre, au lieu d'entretenir l'illusion qu'on peut se protéger en érigeant des barrières», assure encore Etienne Wasmer. «On se concentre sur les effets négatifs de l'ouverture des marchés, mais il y a aussi des effets positifs immenses», insiste-t-il. A l'appui, il cite une étude sur la crise du textile au Portugal après l'ouverture du marché à la concurrence chinoise. Ce travail de Daniel Traca, professeur à l'Université libre de Belgique, montre que le gain pour le consommateur représente... trois fois les salaires versés aux employés du textile. Sur le long terme, le maître mot de la Commission européenne est «anticipation». Concrètement, cela signifie investir dans la formation, la recherche, l'innovation et aider la reconversion des régions menacées. Des actions que l'Union européenne soutient financièrement, avec ses fonds structurels et le fonds social européen. «Il y a de très bons exemples», défend Fernando Vásquez. La région de Tampere en Finlande, qui vivait de son industrie du bois, a su se reconvertir avec brio dans l'électronique autour de Nokia, devenu depuis le leader de la téléphonie mobile. «Cela a nécessité des investissements massifs des pouvoirs publics dans la formation et les infrastructures, et un énorme travail avec les partenaires sociaux», souligne le fonctionnaire européen. Aujourd'hui, les Finlandais sentent le vent tourner. Ils savent que, demain, il y a de fortes chances que la Chine vienne les concurrencer. Ils ont déjà commencé à investir dans d'autres activités, comme les nanotechnologies. «Même quand on anticipe, il ne faut pas se leurrer, on n'évite pas certains sacrifices douloureux», reconnaît Fernando Vásquez. En clair, il y aura toujours des perdants de la mondialisation. «Mais on peut en limiter le nombre et on peut aussi faire en sorte qu'ils perdent le moins possible, répond Etienne Wasmer. Protéger les emplois est un combat d'arrière-garde. Ce qu'il faut, c'est mettre le paquet sur les personnes.» Fonds européen. Autrement dit, s'inspirer des modèles scandinaves de flexisécurité. Le Canada peut aussi servir d'exemple pour son système de «compléments salariaux», selon Etienne Wasmer. Lorsqu'un salarié change de métier et que cela se traduit par une baisse de revenu, parce qu'il n'a plus d'ancienneté par exemple, on lui verse 50 % de la différence de son salaire précédent pendant dix-huit mois. Dans cet esprit de protection des personnes plutôt que des emplois, l'Union vient de se doter d'un nouvel instrument : le Fonds européen d'ajustement à la mondialisation (FEM), opérationnel depuis le 1er janvier 2007. Ce nouvel outil finance uniquement des mesures «actives» en faveur de l'emploi (allocations de recherche d'emploi et de mobilité, activité de formation...), et non la protection sociale (allocation chômage, retraite anticipée), qui est du ressort des Etats. La France devrait déposer dans les semaines qui viennent une demande d'aide pour son secteur automobile. Etienne Wasmer juge l'idée bonne mais les modalités d'application très compliquées : «Il est normal de compenser les perdants de la mondialisation, mais il n'est pas toujours très facile de les identifier.» Pour lui, il n'est pas du tout évident, par exemple, que les difficultés du secteur automobile français soient une conséquence de la mondialisation. Les normes environnementales, le prix de l'essence, jouent aussi à plein. Autre limite : le fonds n'est doté que de 500 millions d'euros par an. «S'il fait ses preuves, il montera en puissance», prédit l'économiste. En cas de feu vert bruxellois, la France pourrait être le premier pays à en bénéficier. (1) European Restructuring Monitor (ERM), publication trimestrielle de la Fondation européenne pour l'amélioration des conditions de vie et de travail (Eurofound). «Restructurations et emploi dans l'UE. Concepts, mesures et preuves». (2) Communication de la commission européenne, «Restructurations et emploi. Anticiper et accompagner les restructurations pour développer l'emploi : le rôle de l'Union européenne», 2005.