L'EXODE DES JUIFS DES PAYS
ARABES
On comptait en 1948, 800.000 Juifs
dans les pays arabes du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord. Une
génération plus tard, en 1976, la plupart des communautés juives de
ces pays avaient disparu, ne laissant rien derrière elles que
quelques milliers de Juifs dispersés dans un certain nombre de
villes de ces régions. La disparition d'une des plus anciennes
communautés juives du monde a été provoquée, en grande partie, par
l'intolérance, les discriminations, les lois vexatoires et les
persécutions violentes qu'elle a dû subir, depuis les conquêtes de
l'Islam. A certaines époques, les Juifs ont bénéficié de la
tolérance et de la protection des lois; il leur est même arrivé,
dans les pays de la mouvance arabe, de s'élever à des fonctions très
importantes. Mais ces périodes furent des exceptions. La
proclamation de l'indépendance de l'Etat d'Israël, Etat juif
indépendant au Proche- Orient, en 1948, fut d'une part, un prétexte
nouveau pour l'intensification et la légitimation des règlements
anti-juifs dans les pays arabes, d'autre part, une occasion pour ces
pays de se débarrasser des Juifs en leur accordant la permission
tacite d'émigrer. Plusieurs Etats arabes ont même dans certains cas
encouragé indirectement cette émigration.
LA DEGRADATION DE LA SITUATION
DES JUIFS
Au moment de la résolution des Nations
Unies sur le partage de la Palestine, des émeutes contre de
nombreuses communautés juives se sont produites dans tout le monde
arabe. Les violences anti-juives se sont répandues : des synagogues,
des maisons, des magasins juifs ont été brûlés et pillés; des
centaines de Juifs ont été assassinés dans les rues; des milliers
furent emprisonnés pendant des mois comme des criminels. La liberté
de leurs déplacements fut contrôlée; l'émigration vers Israël
interdite et de nombreux Juifs privés de leur citoyenneté. Les Juifs
qui étaient dans le commerce furent spoliés de leurs biens, leurs
comptes en banque gelés et leurs propriétés évaluées à des millions
de dollars, graduellement confisquées. Comme au cours des siècles
précédents, les Juifs furent écartés des administrations
gouvernementales ou leur accès au fonctionnariat sévèrement limité.
Ils étaient ainsi privés de leurs moyens de subsistance et
devenaient des otages dans leur pays d'origine. Ils ne pouvaient
plus, en conséquence, continuer à vivre dans ces pays. Les traces
des communautés juives florissantes et prospères ont ainsi été
totalement effacées à mesure que les Juifs étaient contraints
d'émigrer en grand nombre. Le tableau ci-dessous résume éloquemment
la disparition des communautés juives des pays arabes entre 1948 et
1976 .
POPULATION JUIVE DES PAYS
ARABES EN 1948 ET 1976 (Estimation)
|
1948 |
1976 |
Maroc |
265.000 |
17.000 |
Algérie |
140.000 |
500 |
Tunisie |
105.000 |
2.000 |
Libye |
38.000 |
20 |
Egypte |
75.000 |
100 |
Irak |
135.000 |
400 |
Syrie |
30.000 |
4.350 |
Liban |
5.000 |
500 |
Yémen |
55.000 |
1.000 |
Aden (Yémen du sud) |
8.000 |
0 |
TOTAL |
856.000 |
25.870 |
L'EXODE
L'Etat d'Israël a constitué un refuge
naturel pour la majorité des Juifs originaires des pays arabes.
Certains étaient partis seuls. D'autres ont été transportés en
Israël au cours d'opérations massives de sauvetage organisées par
les communautés locales et les autorités israéliennes. Les exemples
les plus marquants ont été le transfert des Juifs d'Irak et du
Yémen, qui ont été transportés en masse au moyen d'un pont aérien
entre 1948 et 1951. Il en a été de même pour la communauté juive de
Libye, qui a été transportée presque entièrement en Israël.
586.268 Juifs originaires des pays arabes se sont installés
en Israël ; plus de 200.000 autres ont émigré vers la
France, la Grande- Bretagne et les Amériques. Avec leur descendance,
le nombre total des Juifs qui ont quitté leurs foyers dans les pays
arabes et qui vivaient en 1977 en Israël était de 1.136.436 soit
près de 41% de la population . Au moins 500.000 autres vivaient en
France, au Canada, aux Etats-Unis et en Amérique latine. La majorité
des réfugiés juifs venus des pays arabes sont arrivés en Israël dans
les trois années qui ont suivi son accession à l'indépendance. Sur
un total de 586.070 qui sont arrivés jusqu'en 1977, près de 400.000
sont entrés dans le pays entre 1948 et 1951. Les Juifs de ces pays
qui immigrèrent en Israël en 1948 étaient inspirés par l'idéal du
retour dans la patrie. Toutefois, ils étaient, pour la plupart, des
réfugiés chassés de leurs foyers et forcés de quitter une tradition
et une culture séculaires du fait de persécutions qui rendaient les
conditions d'existence des Juifs dans les pays arabes extrêmement
difficiles, voire intolérables. Le tableau ci-dessous montre le
nombre de Juifs qui ont quitté les pays arabes pour se rendre en
Israël en 1948 et 1972 .
IMMIGRATION EN ISRAEL DES
JUIFS ORIGINAIRES DES ETATS ARABES DU 15 MAI 1948 AU 22 MAI
1972
Pays |
Nombre |
Maroc* |
|
Tunisie* |
|
Algérie* |
330.833 |
Libye |
35.666 |
Egypte |
29.325 |
Syrie* |
|
Liban* |
10.402 |
Yémen* |
|
Yémen du sud (Aden)* |
50.552 |
Irak |
129.292 |
TOTAL |
586.070 |
* Les statistiques par pays n'ont pas été enregistrées pour
ces pays avant 1950; il est donc plus facile de donner le nombre
global.
LES COMMUNAUTES
JUIVES
Maroc
La communauté juive du Maroc existe
depuis l'époque de la destruction du premier Temple (596 av. J.C.).
Cette antique communauté, la plus grande d'Afrique du nord, comptait
265.000 âmes. 73% de cette population d'artisans, de changeurs, de
commerçants, vivaient dans les villes et constituaient 9% de la
population urbaine du Maroc. Casablanca comptait en 1947 une
communauté juive importante de plus de 86.000 âmes. Marrakech, Fez,
Meknès et Rabat, autres grandes villes du Maroc, comptaient chacune
plus de 15.000 habitants juifs en 1947 .
L'émigration vers Israël commença à
l'initiative de petits groupes arrivés à l'époque de l'accession
d'Israël à l'indépendance. Toutefois, les grandes vagues
d'immigrants qui amenèrent en Israël plus de 250.000 Juifs marocains
furent le résultat de mesures anti- juives suscitées à l'occasion de
la fondation de l'Etat d'Israël. Des émeutes éclatèrent le 4 juin
1948 dans le nord du Maroc; des dizaines de Juifs furent tués ou
blessés et les Juifs émigrèrent en masse peu de temps après.
De 1955 à 1957, plus de 70.000 juifs
marocains arrivèrent en Israël. En 1956, l'émigration vers Israël
fut interdite et en 1959 les activités sionistes furent mises hors
la loi. A la même époque, plus de 30.000 juifs partirent pour la
France ou les Amériques. L'interdiction d'émigrer vers Israël fut
levée en 1963 et 100.000 Juifs quittèrent le Maroc pour s'y
installer.
Algérie
En 1948, on comptait 140.000 Juifs en
Algérie. Avant 1962, 60 communautés possédaient chacune au moins une
synagogue, un rabbin et ses propres écoles. De mai à juillet 1962,
presque tous les Juifs d'Algérie ont quitté le pays à la suite des
accords d'Evian, qui octroyaient à l'Algérie son indépendance. Moins
de 500 Juifs sont restés sur place. Pendant la guerre d'Algérie des
pressions furent exercées sur les Juifs pour qu'ils soutiennent la
cause nationaliste. Un porte-parole du F.N.L. déclarait en 1960 :
"Les Juifs supporteront les conséquences de leurs hésitations
quand l'Algérie sera indépendante." Les Juifs subissaient les
pressions de la part des autorités françaises également. En
conséquence, 14.000 d'entre eux émigrèrent en Israël, tandis que
125.000 partaient pour la France, ne laissant derrière eux que
qu'une infime fraction de la deuxième en importance des communautés
juives d'Afrique du nord.
Tunisie
Comme en Algérie, l'émergence du
nationalisme tunisien suscita une législation anti-juive qui
provoqua une émigration importante en 1961. La communauté juive de
Tunisie comptait, en 1948, 105.000 personnes dont 65.000 à Tunis. En
1961, on n'en comptait plus que 70.000; et en 1968, 12.000
seulement. Les émeutes et les mesures anti-juives suscitées à
l'époque de la guerre des Six jours (1967) avaient amené le départ
de 7.000 Juifs pour la France.
La communauté juive de Tunisie était
prospère et son statut assez prestigieux pour envoyer un député au
Parlement. L'évolution de la politique gouvernementale a suscité
l'inquiétude et l'insécurité, et a poussé les Juifs à émigrer en
grands nombres. Plus de 50.000 se sont établis en Israël. Le conseil
de la communauté juive avait été supprimé en 1958. En 1977, deux
mille Juifs vivaient en Tunisie.
Libye
La communauté juive de Libye comptait
38.000 personnes en 1948; les mesures anti-juives ont amené sa
liquidation totale. Les émeutes anti-juives de 1945 et 1948
suscitèrent des pogroms, des meurtres et la destruction des biens de
la communauté. Avec l'accession de la Libye à l'indépendance et son
admission dans la Ligue Arabe en 1951, la situation empira.
Les Juifs furent forcés d'émigrer en
masse. La plupart, 35.612 immigrèrent en Israël, et 30.000 y étaient
déjà arrivés en 1951. L'émigration illégale vers l'Italie, commença
dès 1949; elle amena finalement 2.107 Juifs libyens en Israël. Des
communautés entières furent déracinées : celle de Zliten (604
personnes) arriva en Israël en juillet 1949. D'autres communautés
encore, comme celles de Tripoli et, notamment, celles des antiques
cités de Garian-Trigina et Jefren (près de 15.000 personnes)
arrivèrent en Israël en 1950 . Il ne restait en Libye en 1960 que
quelques centaines de Juifs. L'hostilité croissante après la guerre
des Six Jours les obligea à fuir en abandonnant tous leurs biens. En
1977, il restait une vingtaine de Juifs en Libye.
Egypte
Le nombre des Juifs établis en Egypte
en 1948 était évalué à 75.000. En 1956, ils n'étaient plus que
40.000; dix ans après, ils étaient 2.500 et en 1977 il n'en restait
qu'une centaine. L'exode des Juifs d'Egypte a été suscité par une
suite ininterrompue de mesures anti- juives. Les débouchés
économiques et l'emploi des Juifs fut restreint en 1947. Leurs biens
furent confisqués en 1948 et ils furent arrêtés par milliers.
Les Juifs furent donc forcés de fuir
en abandonnant tous leurs biens. 25.000 Juifs égyptiens étaient
arrivés en Israël en 1957. 10.000 autres s'étaient enfuis à
Alexandrie. Toutefois, les institutions juives de bienfaisance, les
écoles et les synagogues avaient été fermées dans la plupart des cas
.
Irak
La communauté juive d'Irak est l'une
des plus anciennes et des plus grandes du monde arabe; elle comptait
135.000 personnes en 1948. Plus de 77.000 vivaient à Bagdad, c'est à
dire un quart de la population de la capitale. C'était une
communauté prospère et prestigieuse. Les Juifs occupaient, avant la
seconde Guerre Mondiale, des positions importantes dans le commerce
et l'administration .
En 1977, il restait 400 Juifs en Irak.
La grande majorité de cette population a été intégrée en Israël
après qu'elle eut quitté l'Irak à la suite des persécutions
anti-juives qui se sont intensifiées à partir du vote de l'ONU sur
la partition de la Palestine, en 1947, et qui se sont poursuivies
même après la signature des accords d'armistice en 1949. Des
centaines de Juifs furent tués ou emprisonnés au cours d'émeutes
anti-juives. Les biens juifs furent confisqués et le sionisme
déclaré délit majeur.
Les Juifs furent ainsi forcés de fuir
en abandonnant leurs biens. De 1949 à 1952, 123.371 Juifs irakiens
furent transférés en Israël par un pont aérien au cours de
l'"Opération Esdras et Néhémie" . Peu de Juifs sont restés en Irak
et ils sont en butte aux vexations et aux menaces continuelles des
autorités.
Syrie
Il y avait en Syrie, en 1943, 30.000
Juifs, répartis essentiellement à Alep (17.000) et Damas (11.000).
Des émeutes anti-juives éclatèrent dès 1945 et 1947 et furent
suivies de la suppression des droits civils de la population juive.
L'émigration avait été limitée dès 1945.
Les biens juifs furent pillés et
détruits et les comptes en banque bloqués en 1949. 15.000 Juifs
avaient quitté la Syrie dès 1948; 10.000 vers les Etats-Unis, 5.000
vers Israël. En 1977, il restait 4.350 Juifs en Syrie : 3.000 à
Damas, 1.000 à Alep et 350 à Kamishli. Leurs déplacements étaient
limités et les contacts avec le monde extérieur interdits. Ceux qui
possédaient de la famille en Israël étaient souvent en butte aux
vexations des autorités.
Liban
L'émigration des Juifs du Liban a
suivi un cours assez différent de celui des Juifs des autres pays
arabes, dirigé par des Arabes chrétiens, le Liban et ses structures
politiques permettaient une tolérance relative à l'égard des Juifs.
Malgré cette situation relativement
favorable, les Juifs se sentaient en danger et émigrèrent vers la
France, l'Italie, la Grande-Bretagne ou l'Amérique; une partie s'est
établie en Israël en 1967.
En 1974, il restait 1.800 Juifs au
Liban, en majorité à Beyrouth. En décembre 1976, une source informée
évaluait leur nombre à 500.
Yémen
L'Opération "Tapis volant", le pont
aérien qui amena 48.818 Juifs yéménites en Israël en 430 vols de
1949 à 1950, est un autre exemple de l'exode d'une communauté juive
toute entière évacuée de son milieu d'origine dans le monde arabe.
55.000 Juifs vivaient en 1948 dans deux grandes villes et 150
agglomérations rurales. Quelques centaines seulement y sont restés.
L'émigration des Juifs du Yémen vers
la Palestine a commencé en 1881, année où 2.000 d'entre eux y
arrivèrent. Près de 15.000 les rejoignirent de 1919 à 1948, poussés
par leurs convictions sionistes ou leur foi religieuse. Ceux qui
vinrent en 1950 fuyaient la persécution et les difficultés
croissantes de la condition qui leur était faite.
Aden
L'histoire moderne des persécutions
subies par les Juifs à Aden est longue et douloureuse. Le 2 décembre
1947, les Arabes proclamaient une grève de solidarité contre la
résolution de l'ONU sur le partage de la Palestine. Une centaine de
Juifs furent assassinés, la grande synagogue incendiée, les biens
juifs pillés et détruits. Ces émeutes se reproduisirent en 1958,
1965 et 1967.
Les 8.000 Juifs d'Aden furent forcés
de fuir. En 1959, 3.000 d'entre eux se trouvaient en Israël.
Beaucoup avaient fui vers les Etats-Unis et la Grande-Bretagne.
Aucun n'est resté à Aden.
Conclusion
L'évolution du climat politique au
Moyen-Orient après la seconde Guerre Mondiale, et la fondation de
l'Etat d'Israël ont poussé les communautés juives qui vivaient dans
cette région de si longue date, à chercher un refuge contre les
persécutions et la sujétion auxquelles elles avaient été soumises de
tout temps. Avant cette époque, peu de Juifs avaient quitté les pays
arabes malgré l'insécurité et les explosions périodiques de violence
de la populace. L'émigration même vers la Palestine, alors sous la
domination ottomane, n'assurait pas la sécurité. Tout aussi
important était le sentiment d'une affinité profonde avec la culture
autochtone, partagé par la majorité des Juifs de ces pays, tout
comme le sentiment d'un lien organique avec l'environnement, lien
élaboré au cours des siècles et qui éloignait le désir de chercher
refuge ailleurs. C'est l'intensification des persécutions, à la
suite du nouveau climat suscité par la guerre, qui avait provoqué
d'immenses déplacements de populations, et la création de l'Etat
d'Israël, qui rendaient inévitable l'exode des Juifs des pays
arabes.
Cependant, il convient de dénoncer le
mythe selon lequel l'antisémitisme du monde arabe ne serait que
l'expression d'une opposition au sionisme. Albert Memmi dénonce ce
mythe dans l'introduction de son ouvrage Juifs et Arabes
(Gallimard, Paris, 1974, p.8.) : "Les propagandistes arabes
musulmans proclament que ces conflits sont la conséquence du
sionisme... D'un point de vue historique, c'est un pur non-sens, le
sionisme ne fut pas à la source de l'antisémitisme arabe. La vérité
est tout à fait à l'opposé, comme ce fut le cas en Europe. Israël
est la réponse à la répression que les Juifs ont rencontré dans le
monde entier, y compris la répression que nous, les Juifs des pays
arabes, eûmes à endurer."
LES EPREUVES DE L'EXODE VERS
ISRAËL
Ainsi, la très grande majorité des
856.000 Juifs qui vivaient dans les pays arabes en 1948 se sont
réfugiés en Israël. Le reste s'est dispersé dans le monde entier.
Dans leurs pays d'origine, beaucoup étaient prospères et considérés
dans leurs communautés. Ils furent, en fait, expulsés de force et
durent abandonner leurs biens personnels et ceux de leurs
communautés. La majorité d'entre eux se sont retrouvés en Israël
dénués de tout.
Quand les Juifs quittèrent les pays
arabes, ces gouvernement s'empressèrent de promulguer les décrets
appropriés qui leur permettaient de confisquer leurs biens. De sorte
qu'à leur arrivée en Israël, ils étaient dépourvus de tout moyen de
subsistance et ils dépendaient entièrement du nouvel Etat qui,
lui-même, luttait à cette époque pour sa survie. Le jeune Etat,
pauvre et dépourvu de ressources naturelles, en butte à de graves
difficultés économiques, était également attaqué quotidiennement par
des voisins hostiles.
Les immigrants arrivaient par
centaines de milliers (et beaucoup étaient les rescapés épuisés des
camps de la mort nazis et des camps des personnes déplacées). En
1949 seulement, 240.000 immigrants furent accueillis en Israël . De
1948 à 1951, un total de 687.739 immigrants sont entrés dans le
pays, c'est-à-dire pratiquement l'équivalent de la population de
l'Etat en 1948.
Contrairement aux Etats arabes qui
avaient laissé aux soins de l'ONU les réfugiés qu'ils auraient dû
prendre en charge, Israël et les Juifs du monde s'employèrent, tant
bien que mal, à leur intégration. Toutefois, du fait des
circonstances, le processus de cette intégration fut long et
pénible. Les immigrants étaient dénués de tout et il fallait tout
leur fournir. Arrivés en grandes masses, ils durent attendre que les
logements pour les abriter et qui faisaient défaut puissent être
construits.
La ma'abara, le camp de transit (chez
les Arabes les mêmes camps étaient nommés "camps de réfugiés ")
était la forme la plus fréquente de logement temporaire. Des
milliers d'immigrants furent entassés dans des camps étroits
composés de baraquements, et de tentes de toute sorte. Souvent les
immigrants ne trouvaient à leur arrivée qu'un terrain vide.
Le manque de main-d'œuvre à cette
époque retarda la construction de logements pour les énormes masses
d'immigrants. Ceux-ci n'avaient pas d'autre choix que de construire
leurs propres logements avec les moyens du bord. Des familles de dix
personnes ou plus furent obligées de s'entasser à l'étroit. Les
vivres manquaient aussi et les maladies étaient fréquentes en ces
années de détresse .
La relation ci-dessous décrit un des
aspects des épreuves endurées par les réfugiés juifs venus des Etats
arabes, à leur arrivée en Israël.
La grande majorité des réfugiés
originaires des Etats arabes étaient logés dans des tentes
détrempées par les pluies et inondées durant le dur hiver 1949-1950.
Les prévisions envisageaient un séjour de quelques semaines
seulement dans les camps d'immigrants ; après quoi, les immigrants
devaient être transférés à leur domicile définitif. En réalité,
toutefois, du fait du très grand nombre des immigrants qui étaient
arrivés en Israël, le rythme de ces transferts était insuffisants et
la durée du séjour se prolongeait à trois, quatre, puis six ou huit
mois…
Un des principaux camps d'accueil
des immigrants était celui de Roch-Ha'ayin, où se trouvaient au
moment du plus haut taux d'occupation, en 1950, quelque 15.000
immigrants étaient yéménites. Ils étaient tous logés dans des
tentes, à quinze par trente. Les quelques bâtiments du camp
abritaient l'hôpital et les dispensaires, la crèche, la cuisine, le
réfectoire et l'école. Beaucoup de ces immigrants étaient arrivés
dans un état de faiblesse extrême et la mortalité était élevée ; on
comptait parfois jusqu'à 20 morts en un jour. De ce point de vue, la
situation s'améliora rapidement ; la mortalité baissa et les gens
reprirent des forces. Presque tous souffraient du trachome (98%
exactement) au moment où ils sont arrivés au camp de Roch-Ha'ayin.
Après quatre mois de séjour et de soins constants, qui étaient
souvent administrés contre le gré des parents, cette proportion
tomba à 20%. L'état de santé des enfants était également très
insuffisant. Beaucoup d'adultes et d'enfants souffraient de maladies
vénériennes.
En 1951, on comptait encore 256.000
immigrants dans les camps de transit ; c'est-à-dire, le cinquième de
la population d'Israël qui comptait alors 1.400.000 habitants.
Conclusion
La présence ininterrompue des Juifs en
Palestine couvre 33 siècles ; au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et
en Arabie, 25 siècles. Cette présence a suscité des liens moraux et
matériels très profonds avec ces pays : 25 siècles de naissances, de
mariages, de morts ; de communautés créées, développées puis
quittées par décret de déportation ou par la ruine économique ; de
foyers, synagogues, écoles, boutiques, construits et reconstruits
après chaque pogrome ou catastrophe naturelle ; de routes de
commerce parcourues ; de légendes, contes chansons, maximes sur les
villes et les villages ; de fêtes et commémorations et solennités
distinctes ; de coutumes diététiques, de vêtements, de folklore ; 25
siècles de communautés de docteurs, marchands, artisans, fermiers,
poètes, médecins ; de communautés qui représentaient des années de
labeur productif et d'amour ; de services rendus au pays ; de
création de commerces, de presse d'imprimeries, de banques, de
branches entières de l'économie.
C'est aussi 25 siècles de combat
livrés par les Juifs aux côtés des non-Juifs pour repousser les
envahisseurs : aux côtés des musulmans contre les croisés ; aux
côtés de Turcs contre Napoléon, des Algériens contre les Espagnols
(17e siècle) ; aux côtés de leurs compatriotes de France et de
Grande-Bretagne dans les deux guerres mondiales, et dans les luttes
de libération nationale des peuples parmi lesquels ils vivaient.
Après vingt-cinq siècles de
présence juive dans ces pays du Moyen-Orient et de l'Afrique du
Nord, 95% des communautés juives ont disparu en l'espace d'une seule
génération. En fait, cela n'a été possible que parce que pendant 13
siècles le monde arabe a refusé d'intégrer les Juifs. Les Juifs ont,
au contraire, toujours été rappelés à leur statut d'infériorité par
des mesures discriminatoires et par la violence ouverte. Ainsi s'est
détruit tout sentiment d'égalité ou de sécurité qui aurait dû naître
du fait d'une aussi longue cohabitation.
LES PERSECUTIONS ANTI-JUIVES
DANS LES PAYS ARABES
Les Juifs des pays musulmans étaient
une minorité tolérée, et la tolérance est loin d'être l'égalité .
Depuis l'apparition de Mahomet, le Coran et la loi islamique ont
proclamé hautement le statut d'infériorité qui devait revenir aux
Juifs ; l'humiliation était, en fait, la condition de l'octroi du
statut de "sujet protégé" et de la survie physique dans ces pays.
Les Juifs, comme dhimmis,
encouraient la peine de mort s'ils injuriaient le Coran, l'Islam ou
Mahomet, s'ils épousaient une musulmane, s'ils convertissaient des
musulmans, s'ils portaient atteinte à la vie ou à la propriété d'un
musulman, s'ils aidaient l'ennemi ou hébergeaient des espions. Ils
leur était interdit, sous peine de condamnation guère moins sévère,
de construire des maisons plus élevées que celles des musulmans, de
monter un cheval (et plus tard, une mule), de boire du vin en public
et de prier ou de déplorer leurs morts à voix haute, voire de les
enterrer d'une manière qui porterait atteinte aux sentiments des
musulmans. Ils devaient porter des vêtements distincts ou des
fragments de tissu coloré. Leur conduite en public, leur
accoutrement, leurs demeures mêmes, devaient refléter leur
infériorité et l'accentuer . Il leur était interdit de porter des
armes, leur serment était invalidé par le serment d'un musulman et
qui n'était pas recevable devant un tribunal, la peine infligée pour
le meurtre d'un dhimmi était toujours inférieure à celle infligée
pour le meurtre d'un musulman .
L'oppression des Juifs par les
Arabes n'est pas un phénomène né en 1948. Elle a ses racines dans
l'Islam et est un trait ineffaçable des relations entre Juifs et
Arabes depuis Mahomet. La persécution des Juifs dans les pays arabes
au 20e siècle n'est que le prolongement intensifié d'une tradition
séculaire. Les Juifs, de statut social et religieux inférieur, ont
enduré la cruauté et le mépris des masses musulmanes et celle des
politiques arbitraires suscitées par les difficultés financières des
souverains arabes.
"L'antisionisme islamique récuse
tout caractère national - langue, histoire, civilisation - du peuple
israélien et ne reconnaît que les droits religieux du dhimmi. Cette
ambiguité entre guerre et tolérance a induit en erreur nombre
d'analystes qui ignoraient le contexte de la dhimmitude" (Bat Ye'or,
Le dhimmi, Anthropos, Paris, 1980, et L'antisionisme euro-arabe,
Nouveaux Visages de l'Antisémitisme, NM7 Edition, Paris,
2001.)
Quel a été le processus qui a amené
96% des Juifs "arabes" à quitter les pays où leurs ancêtres avaient
vécu depuis 2.500 ans, malgré les dangers auxquels ils étaient
exposés eux et leurs biens ?
Le gouvernement irakien a commencé à
promulguer des mesures anti-juives depuis l'accession du pays à
l'indépendance. En 1934, l'enseignement de l'hébreu fut interdit et
l'accès aux écoles supérieures limité pour les étudiants juifs. Les
fonctionnaires juifs furent exclus de certaines fonctions. Les
agressions contre les Juifs de Bagdad, les meurtres parfois, se
multiplièrent à partir de 1936. Le régime, ouvertement pro-nazi et
antisioniste, diffusait la propagande antisémite. La tension et les
persécutions voilées débouchaient sur la violence dans d'autres
villes aussi, où les dirigeants musulmans locaux exploitaient la
situation pour extorquer de l'argent aux Juifs. Les 1er et 2 juin
1941, le jour de la Pentecôte juive, des foules d'émeutiers armés
attaquèrent, au su des autorités, les Juifs de Bagdad. 170 à 180
Juifs furent massacrés, des centaines blessés ; 14.500 subirent des
dommages matériels. La police et l'armée se joignirent aux émeutiers
et aux pillards .
A partir de 1936, la Syrie servit de
quartier général au Haut-commandement des Arabes palestiniens et de
centre de propagande ; celle-ci s'intensifia après la visite, en
1937, d'officiers nazis. A partir de 1938, les manifestations et les
émeutes anti-juives, qui allaient jusqu'au meurtre, dans les rues de
Damas, se firent de plus en plus fréquentes ; en 1944, le quartier
juif fut attaqué deux fois .
En Egypte, certains partis
nationalistes poussèrent au boycottage contre les Juifs, en 1938 ;
en juillet 1939, des bombes furent découvertes, avant qu'elles
n'explosent, dans trois synagogues du Caire. Elles étaient
enveloppées dans des tracts qui engageaient les Juifs à ne pas
soutenir leurs coreligionnaires de Palestine .
La guerre de Six-Jours marqua un
nouveau tournant dans la situation des Juifs des pays arabes. Des
émeutes éclatèrent en Tunisie, en Algérie, en Libye, où elles furent
particulièrement sanglantes, et à Aden. Ces émeutes et la haine
croissante des Juifs au Maroc les fit fuir en Israël, en Europe et
en Amérique. Les Juifs d'Egypte furent arrêtés en masse, y compris
les malades et les vieillards, dont certains ne furent libérés qu'en
1970, après trois ans de tortures et d'humiliations. Certains furent
conduits directement à l'aéroport, avec une demi-heure pour se
séparer de leurs familles, signer un acte de renonciation à leurs
biens et à leur nationalité et emporter quelques objets personnels .
En Syrie et en Irak, la guerre fut le
signal d'arrestations massives, de tortures, d'une insécurité
croissante et de violentes campagnes officielles contre les Juifs,
exaltant la persécution et le meurtre et vengeant la défaite sur les
Juifs sans défense. Les autorités religieuses musulmanes
justifièrent l'extermination des Juifs au nom de l'Islam. Le Congrès
islamique mondial d'Amman (Jordanie) déclarait, le 22 septembre 1967
:
"Juifs des pays arabes : le
Congrès est persuadé que les Juifs résidants dans les pays
islamiques n'apprécient pas la bienveillance et la protection que
les musulmans leur ont octroyées au cours des siècles… La Congrès
proclame que les Juifs qui résident dans les Etats arabes et qui ont
des contacts avec les cercles sionistes ou l'Etat d'Israël ne
méritent pas la protection et la bienveillance que l'Islam octroie
aux sujets non-musulmans libres qui vivent dans les pays islamiques.
Les gouvernements islamiques musulmans doivent les traiter comme des
combattants ennemis. De même, les peuples islamiques doivent,
individuellement et collectivement, les boycotter et les traiter
comme des ennemis mortels. "
Conclusion
"Quoique les Juifs du Moyen-Orient
appartiennent à cette région tout autant que les musulmans, la
domination de ces derniers ne leur a jamais permis de vivre que dans
des conditions de minorité tolérée dans un cadre discriminatoire".
Les Juifs ont toujours été considérés comme appartenant à l'échelon
le plus bas de la société, ils étaient désignés sous le nom
d'asfal al-salfilin, les plus bas parmi les plus bas.
Or, les relations entre musulmans et
juifs auraient pu être amicales et cordiales. Là où les deux groupes
vivaient indépendants, des relations sociales et commerciales se
sont nouées. Les Juifs ont souvent joué un rôle important dans les
économies de leurs pays et parfois dans leur vie politique. Ils
partageaient largement leurs coutumes alimentaires, leurs traditions
et leurs croyances; certains saints étaient vénérés par eux en
commun. Les souverains musulmans et les autorités religieuses, qui
promulguaient les décrets humiliants et d'où venaient les
incitations à la violence et à la destruction, prenaient parfois des
mesures importantes pour protéger "leurs" Juifs. Mais l'héritage et
les structures légales de la discrimination sont toujours présents.
Les dispositions de l'Alliance d'Omar ont inspiré toute la
législation jusqu'à nos jours et "sont destinés à convaincre les
musulmans que les Juifs sont une race inférieure qu'il n'est
nécessaire d'accepter et de respecter à un certain degré que pour
rester fidèle à l'enseignement du Prophète."
Au cours des douze siècles de
domination musulmane, les Juifs d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient
ont subi des massacres, conversions forcées, confiscations et impôts
arbitraires, agressions, accusations fabriquées, lois vexatoires et
humiliantes, ainsi que le mépris des masses musulmanes du fait de
leur statut inférieur et précaire. Ils ont pourtant survécu. Selon
Bernard Lewis : "La situation des Juifs… sous la domination
musulmane était très éloignée de l'utopie interconfessionnelle
imaginée par les apologistes contemporains aux idées romantiques ;
mais elle leur permettait de survivre et parfois de prospérer. Les
persécutions contemporaines des juifs dans les pays arabes, sont
légitimées par l'Islam ; elles résultent de la xénophobie
nationaliste, et sont nourries par une propagande antisémite intense
; elles ont rendu la vie des Juifs, et certainement leur bien- être,
impossibles dans la plupart des pays musulmans. " "L'ancienne
tolérance a disparu et la nouvelle légalité s'est révélée être une
tromperie. "
Dans certains pays, les gouvernements
eux-mêmes sont responsables de la diffusion d'une propagande
virulente et de la dégradation de la situation sociale, économique
et politique des Juifs, qui se sont trouvés soumis à des
restrictions de plus en plus sévères et à des humiliations ; ils ont
aussi été victimes d'agressions brutales et fréquentes de la
population excitée.
Même les pays arabes où les autorités
étaient libérales ne pouvaient garantir entièrement la sécurité des
Juifs face aux attaques de la populace, ou les protéger contre les
nationalisations et les réformes économiques qui les privaient de
leur place dans la vie économique. Les juifs pouvaient également
constater le sort réservé aux autres minorités non-musulmanes et
non-arabes dans les pays arabes qui étaient devenus indépendants.
"L'année même où l'Irak avait obtenu son indépendance entière fut
marquée par le massacre des Assyriens (1933)… Celui-ci fut suivi par
des expéditions contre les Kurdes et par des exactions contre le
petit peuple Yezedi qui vivait dans les montagnes de l'Irak du Nord
depuis des siècles. " Le demi-million de Kurdes qui vivent en Syrie
sont en butte à des nombreuses restrictions de leurs droits
civiques, depuis 1962.
Annexe :
La valeur de la propriété
appartenant aux Juifs en provenance de pays arabes estimée à 30
milliards de dollars
de Yair Sheleg Ha'aretz 03.01.2001
La valeur de la propriété privée et
publique appartenant à des Juifs qui soit furent expulsés, soit
quittèrent les pays arabes entre les années 1922 et 1982, est
estimée à une somme d'environ 30 milliards de dollars, a déclaré
l'ancien ministre Moshe Shahal, l'actuel président de la présidence
mondiale de l'Organisation des Juifs des pays arabes (OJAL), lors
d'une conférence de presse à Tel-Aviv.
Shahal a ajouté qu'il parlait de la
propriété appartenant aux 850.000 Juifs qui quittèrent les pays
arabes durant la période ci-dessus. Quelque 600.000 d'entre eux
immigrèrent alors en Israël.
Shahal déclare que l'OJAL est en train
d'intenter une action de réparations pour faire contrepoids à la
demande de compensation à payer aux réfugiés palestiniens, réclamée
pendant les négociations menées actuellement par les Palestiniens
avec Israël, et que tout accord politique au Moyen-Orient ne peut
ignorer le droit de ces Juifs à recevoir des réparations.
Shahal est d'avis que les Juifs
doivent eux aussi recevoir des compensations du fait qu'ils furent
exilés des pays arabes, en particulier d'Irak, de Syrie, du Liban,
d'Egypte, de Libye, de Tunisie, d'Algérie et du Maroc.
Selon Shahal, aucun accord politique
au Moyen-Orient ne pourra ignorer les 850.000 Juifs qui vivaient
dans ces pays et dont la plupart furent expulsés sans leurs biens
suite à la création de l'Etat d'Israël en 1948, mais aussi en raison
de la montée du nationalisme arabe au cours du XXe siècle et de la
naissance d'Etats arabes indépendants au Moyen-Orient.
Environ 600.000 Juifs vinrent en
Israël en provenance des pays arabes. Le reste d'entre eux
émigrèrent dans d'autres pays. Lors de la conférence de presse,
Shahal affirma que l'OJAL a l'intention de publier un rapport sur la
propriété juive publique dans les pays arabes qui sera fondée, entre
autres, sur les déclarations de personnes qui à l'époque avaient
participé à la vie des communautés juives.
Un pas important en vue de réaliser
les revendications des réfugiés juifs est la déclaration faite par
le Président des Etats-Unis, Bill Clinton, pendant la Conférence de
Camp David en juillet 2000. Cette déclaration parlait de la
nécessité de trouver une solution au problème des Juifs vivant
actuellement en Israël et ailleurs qui étaient devenus réfugiés
suite à la déclaration de l'établissement de l'Etat d'Israël.
Prof. M. Konopnicki Directeur du CID
Centre d'Information et de Documentation Département Israël -
Moyen-Orient Département Racisme et Antisémitisme
Extraits de : "Les Juifs originaires des pays arabes : un problème méconnu" par
Maurice M. Roumani, WOJAC (Organisation mondiale des Juifs originaires des pays
arabes), Tel-Aviv, 1977.
Basé sur : recensements officiels de chacun des pays; annuaires des communautés
juives; la question juive devant la commission d'enquête anglo-américaine,
1946; Haïm Cohen, 1952 et 1973; David Sitton, 1974; André Chouraqui, 1952;
Joseph B. Schechtman, 1961; David Littman, 1975. Gouvernement d'Israël. Office
central des statisitiques, 1975. Ce chiffre n'inclut pas les Juifs originaires
de pays islamiques non-arabes, comme l'Iran, la Turquie, ni ceux originaires du
Kurdistan.
Ibid.
Office central des statistiques, 1974.
Joseph B. Schechtman, On Wings of Eagles, p.273.
Schechtman, op. cit., p.143.
American Jewish Congress, op. cit. , p. 47.
Schechtman, op. cit. , p. 104
Shlomo Hillel, Le souffle du levant - Mon aventure clandestine pour sauver les Juifs d'Irak 1945-
1951, Collection Grands Documents, Didier Hattier, Bruxelles, 1989.
Government of Israel, Immigration to Israel 1948-1972 (Jerusalem : Central Bureau of Statistics,
1974), p.4.
Raphael Patai, Between East and West, pp. 207-208.
Morroe Berger, The Arab World, p.251.
Landshut S., Jewish Communities in the Muslim Countries of the Middle-East; A Survey. London,
The Jewish Chronicle, 1950, p.6.
Nehemia Robinson, The Arab Countries of the Near East and their Jewish Communities, pp. 50-51.
Chouraqui A., Marche vers l'Occident-Les Juifs d'Afrique du Nord. Paris, PUF, 1952, p.5.
Hayyim J. Cohen, Les Juifs du Moyen-Orient, (héb), pp.33-35.
Ibid., pp. 49-50.
Ibid., p. 52.
Dafna Alon, Arab Radicalism, p.76; International Conference for the Deliverance of Jews in the
Middle-East, pp.32, 67, 79.
Students' Committee for Human Rights in the Middle-East, Persecution of Jews in Arab Lands,
p.11.
Landshut, op.cit., p.23
Chouraqui, op. cit. , p. 47.
Lewis, Islam in History, p.165.
"Dès 1952, une vaste littérature antisémite - et non antisioniste ou anti-israélienne uniquement - a
été publiée dans les pays arabes; elle utilisait des arguments politiques, des thèmes raciaux,
théologiques et démonologiques..."(Lewis, ibid., p. 317) "Les thèmes religieux sont exploités pour
intensifier et approfondir la haine d'Israël et des Juifs..."(Harkabi, op. cit. , p. 263)
Lewis, op. cit. , p.145.